Pierre Lacotte

Pierre Lacotte était danseur de l’Opéra de Paris puis chorégraphe. On l’appelle l’archéologue du ballet pour sa reconstitution de plusieurs ballets romantiques (XIXème siècle). Il est mort en 2023 à l’âge de 91 ans.

Biographie

1932 : Pierre Lacotte nait le 4 avril 1932 à Chatou (Yvelines, à l’époque Seine et Oise). Enfant, il se prend de passion pour les ballets de l’Opéra de Paris que ses parents lui font découvrir.

Pierre Lacotte danseur

1942 : Pierre Lacotte est admis à l’Ecole de l’Opéra de Paris. Il a pourtant des problèmes de santé. Parmi ses professeurs, citons Gustave Ricaux.

1946 : Pierre Lacotte est engagé dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris. D’abord “deuxième quadrille”, il passe au grade premier quadrille la même année.

1949 : il obtient le rôle avec Claude Bessy dans Septuor, un ballet créé par Serge Lifar.

1951 : Pierre Lacotte est promu premier danseur. Il interprète les œuvres du répertoire et danse régulièrement avec Yvette Chauviré, Lycette Darsonval et Christiane Vaussard.

1954 : Pierre Lacotte démissionne de l’Opéra de Paris

Pierre Lacotte chorégraphe

1951 : Lacotte crée Exode (Tchaïkovski) avec sa partenaire Josette Clavier. Puis Renonciation (Bach), Clair de lune et En bateau (Debussy), Chansons et Vaincre (Bach).

1954 : il remporte beaucoup de succès avec la création de la pièce de musique intitulée La Nuit est une sorcière avec l’aide de Sidney Bechet. Cette pièce est enregistrée par la télévision belge et remporte le prix de la meilleure émission de l’année. Elle est jouée à Liège et dans plusieurs théâtres français, dont le théâtre des Champs-Élysées en 1955. En 1959, elle est diffusée à la télévision française sous forme de film.

1956 : il fonde les « Ballets de la Tour Eiffel » qui se produisent dans toute la France et en Afrique, il crée Solstice (Wayenberg), Tempo universel (Albinoni), Gosse de Paris (Aznavour), et chorégraphie Such Sweet Thunder sur une musique de Duke Ellington pour le Festival de Berlin.

1958 : il se blesse à la jambe

1959 : il dissout les Ballets de la Tour Eiffel et mène une carrière de danseur indépendant, invité dans plusieurs pays, tout en continuant de créer.

1963 : Pierre Lacotte est nommé directeur du nouveau « Ballet des Jeunesses musicales de France ». Il crée de nombreux ballets, dont Hamlet et Penthésilée, ainsi que La voix, un ballet en hommage à Édith Piaf.

Reconstitution des grands ballets du répertoire du XIXème siècle : Pierre Lacotte est surnommé archéologue du ballet

Pierre Lacotte entreprend de remettre au goût du jour des grands ballets du répertoire tombés dans l’oubli.

Il commence par le ballet La Sylphide, le premier des grands ballets romantiques, créé en 1832 par le chorégraphe Filippo Taglioni pour sa fille Marie Taglioni, sur une musique de Schneitzhoeffer.

Une représentation du ballet est filmée à la télévision française, interprété par Ghislaine Thesmar, Michaël Denard (danseur principal de l’Opéra) et Laurence Nerval. La diffusion a lieu le 1er janvier 1972 sur Antenne 2 pour célébrer l’arrivée de la télévision en couleur.

Il travaille à la reconstitution d’autres célèbres ballets, dont Coppélia (en 1973), La Vivandière-Pas de six, La Fille du Pharaon (en 2000, pour le Ballet du Bolchoï), Paquita (en 2001, pour le Ballet de l’Opéra de Paris), Marco Spada (en 1981 pour le Ballet de l’Opéra de Rome, puis en 2013 pour le Bolchoï), La fille du Pharaon, La fille du Danube.

La fin de sa carrière

1985 : il est nommé codirecteur des nouveaux Ballets Monte Carlo, avec sa femme Ghislaine Thesmar.

1991 : il succède à Patrick Dupond en prenant la direction du Ballet de Nancy-Lorraine jusqu’en 1999

2010 : il signe Les Trois mousquetaires pour des solistes de l’Opéra de Paris et Evguenia Obraztsova. La danseuse devient l’une de ses muses.

2021 : à 90 ans, il signe sa dernière création en octobre 2021 en adaptant en ballet le roman Le Rouge et le Noir (de Stendhal) pour l’Opéra de Paris, sous la direction d’Aurélie Dupont.

2023 : il décède le 10 avril 2023 d’une septicémie après infection d’une plaie, dans une clinique à la Seyne-sur-Mer (Var).

Faits divers

Au début des années 1960, il joue un rôle important dans le passage à l’Ouest du célèbre danseur russe Rudolf Noureev. La compagnie du Kirov (nom donné au Mariinski à l’époque de l’URSS) était en tournée en France.

Le 16 juin 1961, à l’aéroport du Bourget, Noureev est sur le point de monter dans l’avion pour rentrer en URSS. Pierre Lacotte demande l’aide de Clara Saint, une ancienne fiancée d’un des fils d’André Malraux. Elle fait intervenir la police française et permet à Noureev de réaliser son fameuse saut pour rester en France.

Vie privée

Pierre Lacotte était marié depuis 1968 à Ghislaine Thesmar, danseuse étoile.